Elections législatives : l’opposition guinéenne abandonne le décompte des voix
L’opposition guinéenne a décidé jeudi de se retirer des opérations de dépouillement au niveau national après les législatives du 28 septembre.
Syda Touré, porte-parole de l’opposition, a déclaré que « nous avons demandé à nos représentants à la commission nationale de centralisation des votes de se retirer ».
Cet ancien Premier ministre s’est plaint de la restriction de liberté d’expression dont sa famille politique est victime, ce qui a poussé celle-ci à se retirer de ce décompte. Dans la même intervention, il a contesté certains résultats publiés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).Cette institution a d’ores et déjà confirmé la victoire du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), parti au pouvoir, dans les villes de Dubréka et Fria, ce que M. Touré a fermement rejeté. Jusque-là, la CENI tarde à déclarer les résultats définitifs des élections de peur, fort probablement, d’envenimer la situation.
L’opposition a mis en garde « le pouvoir contre toute tentative de fraude électorale » dans une déclaration publique. Elle s’est dit prête à contester « tout tripatouillage des résultats » et même des menaces ou des intimidations n’y feront rien. Selon elle, les autorités guinéennes auraient exprimé «publiquement leur volonté d’entraver l’exercice des droits de manifestation ».
Un contexte aussi tendu peut faire craindre le pire pour la Guinée. Et les nombreuses manifestations de ces derniers mois le prouvent.Lors des protestations pour la transparence du scrutin législatif à Conakry, une cinquantaine de personnes ont perdu la vie et une centaine de blessés ont été dénombrés depuis début 2013.