Le Nord-ouest de la Centrafrique, épicentre d’une guerre interconfessionnelle
De sources concordantes, la tension entre musulmans et chrétiens ne faiblit pas à Bossangoa et dans ses environs depuis les attaques perpétrées par des groupes d’autodéfense, dénommés les « antibalaka », contre les ex-rebelles de la Seleka. Cette dernière a procédé à des représailles des éléments de l’ex-rébellion sur les civils chrétiens, entraînant ainsi une ligne de démarcation « invisible » entre les deux communautés.
Selon des témoignages recueillis sur le terrain, les populations, vivant par le passé harmonieusement, ne s’adressent plus la parole ; pis encore, elles ne « se fréquentent plus » et s’accusent mutuellement de tous les maux.
Suite à l’éclatement des violences le 7 septembre dernier, un bilan d’environ cent morts avait été évoqué par le porte-parole de la présidence. Ce chiffre ne fait pas l’unanimité puisque les représentants de la communauté islamique situent les pertes en vies humaines de leurs coreligionnaires entre trois cents soixante-neuf et six cent trente. Quant aux chrétiens, ils ont avancé un chiffre de soixante et une victimes.
Outre ces constats, les maisons sont désertées par leurs habitants en raison des exactions qu’ils subissent au quotidien. Gagnés par la peur, ils ont rejoint les locaux de l’église, ou des mosquées ainsi que des établissements transformés à l’occasion, en camp de déplacés.
Pour l’heure, selon les informations relayées par la presse locale et internationale, la vérité ne peut être réellement établie sur les faits et ses conséquences .Les parties se rejettent mutuellement la responsabilité et tentent, chacune pour sa part, de nier sa culpabilité afin d’être considérée comme la plus pacifique aux yeux des observateurs .
Ces tensions entre les communautés chrétienne et musulmane de la République centrafricaine, ont créé une crise de confiance dont les effets sur les civils de ces deux communautés n’ont jamais pris , dans le passé, une telle proportion.