Mali : Trois groupes rebelles quittent les négociations
Trois mouvements rebelles du Nord Mali, dont le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), ont annoncé conjointement jeudi leur décision de s’écarter du processus de paix avec le gouvernement malien « suite aux multiples difficultés de mise en œuvre de l’accord de Ouagadougou », comme mentionné dans leur communiqué.
Alors que ce qui semblait être le plus difficile, à savoir la tenue des élections présidentielles, a été fait, voilà un nouveau chamboulement : le MNLA, le Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA) claquent la porte du cadre de discussions avec l’Etat malien. Celles-ci se déroulaient sous l’égide du président Blaise Compaoré dans la capitale burkinabé. Pour cause, ces 3 groupes soulignent, dans leur communiqué adressé à « l’opinion nationale et internationale », « le non respect par la partie gouvernementale de ses engagements ». En fait, c’est le même discours que tiennent généralement les différents groupes rebelles depuis la signature des accords de Ouagadougou. Selon cet engagement, les deux parties devaient entrer en négociations une fois le scrutin présidentiel passé. Mais, les mouvements hostiles au pouvoir de Bamako n’ont jamais attendu cette échéance pour accuser le gouvernement de violer ce pacte.
Pour beaucoup d’observateurs, cette issue n’est guère surprenante. Pour preuve, selon des propos d’un des fondateurs du MNLA, Moussa ag Acharatouman, tenus la semaine dernière, les combattants demandaient avec insistance à leur leader de sortir de ce processus. Ce, peut-être du fait que cette décision avait déjà été prise une semaine avant (le 18 septembre) par le Comité de suivi et d’évaluation de l’accord, comme l’atteste le communiqué conjoint. Quoi qu’il en soit, tout n’est pas perdu : en conclusion de leur adresse, les 3 mouvements de rébellion ont sollicité « la tenue, à Ouagadougou, dans l’urgence, d’une réunion extraordinaire » impliquant tous les protagonistes. Elle aura pour objectif d’évaluer l’application de ces accords.