Le Sénégal l’emporte sur ArcelorMittal
La justice vient de trancher en faveur du Sénégal dans l’affaire d’un litige minier qui l’opposait à ArcelorMittal. Une nouvelle défaite africaine pour la multinationale.
Tout a commencé en 2007 : le gouvernement sénégalais et ArcelorMittal avaient conclu un accord en vue de l’exploitation des gisements de fer de Falémé (sud-est). Cette production était censée alors alimenter les aciéries européennes du même groupe sidérurgique.Mais, deux ans plus tard, ArcelorMittal a brusquement interrompu ce projet, sous le prétexte d’une mauvaise qualité du minerai sénégalais. Curieusement, c’était au plus fort de la crise financière mondiale, qui avait notamment fait dégringoler les cours de l’acier sur le Vieux continent.
Près de 4 ans après cet imbroglio, la Cour d’arbitrage internationale de Paris a donné raison au gouvernement sénégalais. Ce qu’ArcelorMittal s’est empressé d’appeler « le droit de rompre les accords conclus en 2007 » dans un communiqué publié hier mercredi. La prochaine étape judiciaire sera celle de fixer les dommages et intérêts que la partie perdante aura à payer. Une bataille dans laquelle le géant de l’acier s’est déjà engagé, promettant de se défendre « vigoureusement » pour ne payer aucune indemnisation. Ce à quoi le porte-parole du gouvernement sénégalais a vite répondu : « le Sénégal va se battre pour gagner définitivement le procès ».
L’exploitation de Falémé devait constituer le projet minier le plus important jamais initié au Sénégal. Pour cause, il devait, notamment, donner lieu à 2,2 milliards de dollars d’investissements et pourvoir un maximum de 20.000 postes directs et indirects.
Par ailleurs, ArcelorMittal est en train de perdre sa filiale algérienne, que le gouvernement local a décidé de nationaliser. Un coup dur pour le numéro 1 mondial de la sidérurgie.