Attentat au mali : acte isolé ou manigance terroriste ?
Le mercredi 5 janvier, « un individu de nationalité étrangère a fait exploser une bonbonne de gaz devant l’ambassade de France à Bamako vers 19 heures (heure locale) faisant deux blessés légers parmi les passants », une information annoncée par le ministère malien de la Sécurité. Dans la foulée, le même assaillant a tiré plusieurs coups de feu sur le bâtiment de la représentation diplomatique. Peu de temps après, il a été maîtrisé par la sécurité, laquelle, en l’interrogeant après l’avoir conduit au commissariat, a pu fournir quelques détails de son identité, lesquels n’ont pas été confirmé faute de papiers officiels. Néanmoins, selon ses propres déclarations, il serait tunisien, âgé de 25 ans et ancien d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI). Ce jeune homme, poussé par sa « haine pour la France », serait « venu au Mali » afin de « frapper un grand coup tout seul » pour prouver « à ses anciens amis d’AQMI », organisation terroriste dans les camps de laquelle il aurait passé « quatre mois » avant de « se fâcher avec les gens » de celle-ci.
Après de tels dires et, surtout, l’évocation d’un quelconque lien avec AQMI, des questions méritent évidemment d’être posées : serait-ce un acte isolé ou un coup monté par les terroristes islamistes ? Y a-t-il un rapport entre cette déflagration et les français retenus en otage par AQMI dans la même région ? Selon toute vraisemblance, il ne fait plus bon vivre pour les français au Maghreb. Ce n’est pas la première fois que l’on s’en prenne à une représentation diplomatique de l’Hexagone dans la région. En 2009, un kamikaze s’était fait exploser devant l’ambassade française à Nouakchott en Mauritanie. L’année suivante, AQMI avait tué Michel Germaneau, un français de 78 ans retenu par la même organisation, après qu’une opération franco-mauritanienne ait échoué à le libérer. Tout pousse à croire que ces actes terroristes aussi répréhensibles que dangereux tant pour la diaspora française en Afrique du Nord que pour les populations maghrébines ne sont pas près de s’arrêter.