Zimbabwe : tension électorale
A deux jours du scrutin présidentiel au Zimbabwe, la tension est palpable. Les deux camps multiplient des actions et dernières déclarations pour gagner à leurs causes les indécis. Cependant, il serait illusoire de penser que les prochains jours seront de tout repos. La poudrière commence déjà à se remplir. Hier, la police a mis sous les verrous Morgan Komichi, un vice-ministre proche de Tsvangirai, et cela n’a pas plu à la partie de la population qui soutient le premier ministre.
L’affaire commence quand l’homme rapporte à la commission électorale zimbabwéenne des bulletins retrouvés dans les poubelles du Centre de conférence internationale d’Harare. En effet, les membres des forces de sécurité y ont voté à l’avance le 14 et le 15 juillet, pour pouvoir assurer leur service dans la pérennité le jour des élections, à savoir le mercredi prochain. Le camp Tsvangirai aurait ainsi trouvé des bulletins de vote coché Morgan Tsvangirai, jeté à la poubelle. L’hypothèse qui en a découlé est que le camp Mugabé a réussi à exclure des urnes, plusieurs bulletins en faveur de son adversaire. Tous les regards sont aujourd’hui tournés vers Harare. Le pays avait promis la tenue des élections libres et démocratique après une cohabitation forcée entre le président Mugabe et l’actuel premier ministre. Héro de l’indépendance, Robert Mugabe joue encore la carte de l’authenticité et de l’indigénisation des ressources nationale. Morgan Tsvangirai de son coté navigue sur un registre de libéralisme et d’alternance politique.
A son arrivé, l’homme était populaire parce que représentant l’alternative a un régime présent depuis près de 33 ans. Selon certaines analyses, les années de cohabitation auraient taraudés son image et rien n’est sur quant à l’issu des scrutins. Encore faudrait il qu’ils se passent dans la liberté et la démocratie, sans tricherie. Autrement, le pays risquerait de revenir à la case départ.