Bénin : le secteur du coton après Talon
Suite à certains problèmes politiques, Patrice Talon a dû quitter le Bénin depuis l’année dernière, laissant derrière lui son très cher secteur cotonnier. Géré par l’Etat, celui-ci n’est pas au meilleur de sa forme.
L’actuelle campagne cotonnière a été lancée le mois dernier. Bien que le gouvernement ait certifié de la disponibilité des intrants (semences, fertilisants, produits phytosanitaires, etc), certains cultivateurs disent ne pas encore en disposer. Ce qui les préoccupe vu les gros risques de rater la campagne. Dans le même ordre d’idées, les agriculteurs les plus critiques envers le gouvernement n’hésitent pas à lier cela à l’absence de Patrice Talon, le magnat béninois du coton. Responsable de la Centrale de Sécurisation de Paiement et de recouvrement (CSPR), cet homme d’affaires avait connu des démêlées avec la justice, le soupçonnant d’avoir détourné la subvention destinée à l’achat d’intrants pour la campagne cotonnière 2011 – 2012, soit 24 millions de dollars. Une affaire qui a poussé l’intéressé à se refugier en France. Comme si cela ne suffisait pas, M. Talon a également été cité dans une tentative d’empoisonnement du chef d’Etat béninois.
Quoi qu’il en soit, M. Talon était, en même temps, à la tête de sa Société de Distribution Intercontinentale (SDI), spécialiste dans l’import d’intrants, et de la division Coton de la Société Nationale pour la Promotion Agricole (SONAPRA). Fort de ces deux casquettes, il pouvait assurer le traitement du coton dès sa production à son égrenage et, de ce fait, soutenait amplement la filière cotonnière. Après lui, l’Etat a dû mettre en place et en vitesse un autre système de fourniture en intrants, qui tarde à prouver son efficacité. Suite au revers de la dernière campagne – 226 000 tonnes de récoltes pour un objectif de 600 000 tonnes -, le gouvernement s’est, pour la campagne en cours, tourné vers des entreprises allemandes et maliennes pour s’assurer de l’approvisionnement. Il vise une production de 500 tonnes.