Sud Soudan : Khartoum monte à nouveau le ton
Suite à l’annonce faite la semaine dernière par Juba, capitale du Sud Soudan, Khartoum a décidé de suspendre à nouveau le transit du pétrole sud-soudanais sur son territoire.Cette annonce porte sur un accord entre Juba et le groupe japonais Toyota pour le financement d’un pipeline qui reliera à la côte kenyane, les champs pétroliers dudit Etat.
La décision de Khartoum intervient alors que les deux Etats se sont récemment inscrits dans une logique de normalisation de leur relation.
En effet, après des mois « d’affrontements intermittents », le Soudan et le Soudan du Sud ont signé, début mars, une série d’accords dont la finalité était de permettre un apaisement des tensions entre eux. Outre ce but, ces accords ont eu pour mission de faciliter la circulation des personnes et des biens. Mieux encore, ils ont favorisé la reprise du transit du pétrole sud-soudanais par Khartoum.
Ce dernier point serait, de l’avis de certains analystes, au cœur du regain de tension entre les deux Etats.
En effet, en contournant son voisin, le Soudan du Sud enfreint l’accord qui les lie : par son accord avec le Kenya, ce dernier détournerait, vers le Kenya, de lucratifs droits de transit qui, jusqu’alors, profite au Soudan.
Toutefois, même si les autorités soudanaises ont haussé le ton et sont même passées à l’acte, elles ont affirmé « revenir sur leur décision », uniquement dans un contexte « rationnel », ont-elles précisé.
Bien qu’en prise de bec, les deux Etats voisins se doivent d’adoucir le ton eu égard non seulement à leur situation de pauvreté dans le monde, mais également au profit qu’ils tirent mutuellement de l’exportation du pétrole.