La dette Africaine attire les investisseurs
Depuis quelques années, les Etats Africains ont décidé de rejoindre les marchés financiers internationaux. L’arrivé de ces nouveaux venus semble susciter de l’enthousiasme et les investisseurs accourent.
Selon les experts, cet élan serait principalement du au fait que les investisseurs cherchent des alternatives aux émissions obligataires des pays qui présentent des rendements très faibles, de l’ordre de 2%. Aussi, les pays africains qui se sont lancé dans cette aventure présentent des indicateurs macroéconomiques de plus en plus stables, à l’exemple du Kenya ou de la Zambie. A ce jour environ 9 pays d’Afrique subsaharienne émettent avec succès depuis près de 6 ans.
Dès lors, au regard de la fiabilité que présente les émissions des pays développés, celles des pays d’Afrique subsaharienne sont considérées comme plus risqué et leurs rendements sont plus élevés. L’année dernière, le Rwanda levait sur le marché financier environ 400 millions de dollars, avec un rendement de pratiquement 7%. Cette émission avait attiré plus de 3 milliards de dollars en souscription. Dans le même optique, l’agence de notation Standard &Poor’s pense que les pays Africains vont émettre encore plus de dette sur le marché. Le Ghana vient d’annoncer qu’il émettrait bientôt à hauteur de 1 milliards de dollars. D’autres encore tels que le Nigeria, l’Angola ou le Sénégal sont sur la même voie.
Deux facteurs majeurs expliquent cette analyse. Le premier est la faiblesse des coûts de financement à l’international et le second est le plan de développement du continent. La plupart des pays africain ce sont lancé dans des projets d’envergure pour mettre à niveau leurs infrastructures et soutenir des reformes qui doivent permettre un essor économique. La réalisation de ces chantiers nécessitera une injection en masse de flux financiers et c’est à ce niveau qu’interviennent les investisseurs.
Par ailleurs, la crise qui paralyse aujourd’hui l’occident est en partie une crise de la dette. Les pays africains tels des enfants qui viennent de découvrir un nouveau jouet devraient faire attention à ne pas se blesser avec, comme c’est le cas pour leur aîné sur la question. Les chercheurs du continent devraient déjà se mettre à réfléchir et proposer des modèles intégrant les limites propres aux réalités africaines.