Attentat d’Alexandrie : l’Egypte plus que jamais divisée
21 morts et 79 blessés. Tel est le lourd bilan de l’attentat d’Alexandrie, probable œuvre d’un kamikaze, qui a eu lieu dans la nuit du Nouvel An devant une église copte. Cette communauté chrétienne, la principale du Moyen-Orient forte de ses 6 à 10% des 80 millions de fidèles égyptiens, subit régulièrement toutes sortes d’affres liés notamment au terrorisme. Déjà, au début de l’année 2010, six chrétiens avaient été tués par balles au sortir de la messe du Noël copte. Un peu plus récemment, le 24 Novembre dernier, deux coptes mouraient lors des protestations suite à l’interdiction d’ériger une église dans un quartier du Caire.Suite à la vive émotion causée par ce triste évènement, perceptible notamment par une foule de plus de 5000 personnes qui assistait sagement aux funérailles des victimes dans la même église le samedi soir, les condoléances des autorités égyptiennes politiques comme religieuses, dont le président Hosni Moubarak, Adel Labid, gouverneur d’Alexandrie, et le grand imam d’Al Azhar, ne se sont pas faites attendre. Tous convergeaient sur le fait que ses attentats visaient tous les égyptiens, sans distinction de confession. Des déclarations qui n’ont pas du tout charmé les coptes, lesquels ont ressorti les récentes menaces de la branche irakienne d’Al Qaïda à l’encontre de l’Eglise Copte d’Egypte, s’estimant pas assez sécurisés par l’Etat.
Les tensions confessionnelles, bien que rarement évoquées en Egypte, sont réelles. Etant minoritaires, les coptes se plaignent souvent de leur marginalisation notamment en ce qui concerne l’accès à des postes de responsabilité au parlement, dans les administrations publiques ou dans les forces de l’ordre, lesquels sont occupés en règle générale par des musulmans. Cette division sociale due à des convictions subjectives s’est accentuée encore plus avec le terrorisme, faisant même craindre une guerre civile religieuse en Egypte.