La Centrafrique et le processus de Kimberley
La République centrafricaine encoure probablement des sanctions lors de la réunion du régime international de certification des diamants bruts dénommé processus de Kimberley (PK), prévue pour le 10 mai prochain.
En effet, selon une source officielle, depuis le coup d’Etat qui a conduit de nouveaux acteurs sur la scène politique, le contrôle sur le diamant s’est effondré dans ledit Etat. C’est d’ailleurs ce qu’atteste M. Welile Nhlapo, président du PK, en ces termes : « les exploitations continuent dans les régions sous contrôle des rebelles et les diamants extraits ne se retrouvent pas à la bonne place où ils peuvent être traités…. ».
Ainsi, l’hypothèse selon laquelle ces métaux précieux auraient servi au financement de la rébellion n’est pas exclue des analyses. A ce propos, le président du PK a souligné, lors d’une conférence du Conseil mondial du diamant en Israël(à Tel Aviv), qu’il y a suffisamment de preuves qui montrent que les diamants ont été utilisés par les rebelles pour acquérir les ressources nécessaires au développement de leurs activités. Ces dernières ayant bien évidemment conduit au renversement du gouvernement de Bozizé.
Pour lutter contre ce commerce illicite, le processus de Kimberley prévoit non seulement le bannissement de la Centrafrique, mais également de poser un embargo sur l’exportation de ses diamants si les autorités compétentes en la matière approuvent la première sanction.
Face à cette menace qui pèse sur le pays, les nouveaux hommes forts de la République envisagent de prendre part à la réunion susvisée en vue de discuter de la possibilité d’envoi d’une mission dévaluation dont le rôle consistera à clarifier la situation qui prévaut dans les régions minières.
Bref, le diamant de la Centrafrique passe par un couloir périlleux dont l’issue est encore incertaine pour tous les acteurs concernés.