La Cote d’Ivoire, source des diamants de guerre
Selon les récents propos de Boaz Hirsch, président du Processus de Kimberley,« les seuls diamants considérés aujourd’hui comme des « diamants de guerre » viennent de Côte d’Ivoire ». Cette déclaration ne semble pas fortuite alors que le pays traverse une longue impasse politique qui risque de se solder par un conflit armé. Celui-ci pourrait être financé par le commerce illicite des pierres précieuses dont les bénéfices peuvent facilement atteindre facilement les dizaines de millions de dollars.Il y a 10 ans, le processus de Kimberley a vu le jour dans le but de mettre un terme au trafic des « diamants de guerre ». Mais, malgré les efforts de cette institution, les diamants bruts, vendus à l’aide de documents falsifiés, continuent à alimenter les guerres en Afrique ou à entretenir des régimes tyranniques à l’instar du Zimbabwe.Ce n’est pas la première fois que la Côte d’Ivoire est mentionnée dans ce trafic. Selon des témoignages recueillis par Global Witness en 2005, des diamants en provenance des zones rebelles ivoiriennes, lesquelles en produisaient 300 000 carats par an, sortaient du pays par le Mali et ce, malgré un embargo de l’ONU visant à éradiquer ces transactions illégales.Malheureusement, Boaz Hirsch ne fait pas mention des acheteurs des « diamants de guerre » ivoiriens. Même si ces derniers sont majoritairement d’origine asiatique selon certaines sources, il est mondialement connu que l’Europe et l’Amérique du Nord restent les principaux consommateurs des pierres précieuses. En ne se souciant pas toujours de l’origine de la matière première, les occidentaux permettent donc d’une certaine manière la pérennité des conflits africains.