Guinée Bissau: des temps durs pour Bauxite Angola
La société minière Bauxite Angola subit actuellement une traversée du désert en Guinée Bissau. Les autorités du pays sont décidées à renégocier en sa défaveur un contrat d’exploitation de bauxite sur le sol bissau-guinéen. L’année dernière déjà, la porte parole du gouvernement avait exprimé le mécontentement de l’exécutif dans le cadre du projet d’exploitation de bauxite sur le site minier de Boué. Ce mécontentement était lié au fait que la compagnie angolaise possédait 90% des parts du capital contre 10% seulement pour le gouvernement. Les autorités avaient alors conclus que malgré le caractère légal du contrat signé par un précédent gouvernement 5 ans plus tôt, celui-ci était léonin et donc injuste par rapport aux intérêts du pays et de la population. N’ayant pas obtenu gain de cause jusque là, les autorités de la Guinée Bissau ont décidé de changer d’angle d’attaque. Aujourd’hui, la raison mise en avant pour revoir ce contrat n’est plus l’injustice dans la distribution des parts mais le fait que Bauxite Angola n’aie entrepris aucun travail depuis l’acquisition du site minier il y a 6 ans et affirme en plus que le contrat ne serait pas conforme au regard de la législation du pays. Bauxite Angola est donc menacé de perdre sa licence, sous réserve de renégociation pour ajustement du contrat. La proposition des nouvelles clauses souhaitées par les autorités bissau-guinéennes est toute simple, elles demandent que l’Etat devienne l’actionnaire majoritaire à hauteur de 85% contre 10% actuellement.
Cette proposition réduirait drastiquement les parts de la compagnie minière qui passerait de 90% à seulement 15%. Malgré la promesse de construction d’un port en eau profonde, le gouvernement bissau-guinéen ne se laisse pas amadouer. Le gisement de bauxite concerné par ce litige se situe à 240 km au sud ouest de Bissau, à la frontière de la Guinée Conakry et regorgerait environ 113 millions de tonnes de ressources. La non-délimitation de la zone d’exploitation du site minier est devenue le fusil d’épaule du gouvernement, pour la remise en cause du contrat.