Le Niger plaide pour un partenariat gagnant-gagnant.
L’uranium est « une ressource qui ne rapporte pas au Niger ». Constat dressé par Mahamadou Issoufou, président de cet Etat, quatrième plus important producteur d’uranium. Autrement dit, le président estime que son pays, riche en uranium, ne tire pas assez profit de cette manne. En effet, le Niger reçoit de ce secteur à peine 136 millions de dollars par an, ce qui représente environ 5% de son budget. Pour le président Mahamadou, ce fait est inadmissible, raison pour laquelle il plaide pour un rééquilibrage du partenariat avec Areva, le géant français du nucléaire. Actionnaire majoritaire des deux sites d’extraction du précieux minerai dans le pays (Arlit et Akokan), ce géant est accusé par les autorités nigériennes de ne pas payer à Niamey le juste prix pour cette ressource. Affirmation que corrobore Jean-Pierre Minne, expert des questions d’uranium pour l’ONG française Sortir du nucléaire, lorsqu’il rappelle sur le plateau de France 24 que : « cela fait des décennies qu’Areva exploite l’uranium nigérien en payant moins que les prix du marché ». Le Niger a-t-il les moyens d’imposer ses vues au géant français du nucléaire ? Apparemment oui puisque environs 35 % de l’uranium français provient de l’Etat nigérien. De plus, Areva prévoit tirer des bénéfices encore plus substantiels de son partenariat avec Niamey.
Ce, grâce à l’exploitation en 2015 de la grande mine d’Imouraren dans le nord du pays, un site appelé à devenir la deuxième plus importante mine d’uranium à ciel ouvert. Sa production est estimée à 5 000 tonnes par an. Bref, le géant français de l’uranium aurait tout intérêt à maintenir de bonnes relations avec le Niger afin de non seulement profiter des retombées de cette manne, mais également d’en faire bénéficier l’Etat nigérien. Sans quoi, ce dernier menace de se tourner vers d’autres partenaires comme la Chine.