Mali : le déploiement militaire et l’agriculture
Actuellement, le Mali est le théâtre d’une guerre qui oppose les forces loyalistes soutenues par des puissances étrangères aux jihadistes. Tout cela, sous l’approbation du Conseil de sécurité des Nations Unies. Mais, aucune des parties prenantes à ce conflit armé ne semble avoir songé à l’impact de la guerre sur le domaine agricole. Ce secteur pourvoit de l’emploi à 80 % des Maliens et est concentrée dans la vallée du fleuve Niger. Malheureusement, cette région se situe entre le Nord et le Sud, les deux bastions rivaux depuis l’avancée des rebelles islamistes. Pourtant, la vallée du Niger a toujours été une terre fertile. La riziculture, par exemple, y a connu un boom ces dernières années, d’après le constat de l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE). Plus précisément, 360 000 tonnes de la céréale de type paddy ont été récoltées dans les laines irriguées d’Amadia et de Koriomé Daye l’année dernière. Cette récolte représentait 20 % de la production globale du Mali. En dehors du riz, le blé est également cultivé dans cette province. D’ailleurs, 80 % du blé malien a provenu de la vallée du Niger récemment. Avec les offensives et contre-offensives armées, tous ces hauts-faits sont à classer dans le passé.
Présentement, les activités ont été suspendues, notamment, à cause des tracasseries rebelles. Non satisfaits de nuire au bon déroulement de la haute saison rizicole, ces derniers s’opposent à tout attroupement dans les marchés. Ce genre de faits est particulièrement criant à Diabaly, ville sous occupation jihadiste depuis lundi. Cette localité est la deuxième plus importante de l’Office du Niger, le périmètre de culture irriguée faisant partie du delta du Niger. La question de l’agriculture malienne mérite d’être réfléchie. Car, l’après-guerre arrivera certainement et le Mali est obligé de s’y préparer.