Le tabagisme en Afrique
Aujourd’hui, le monde entier est conscient du caractère nocif du tabac pour la santé. L’Afrique n’est pas en reste. Quasiment tous les pays adhèrent aux dernières dispositions de l’OMS concernant la lutte antitabac. Dans certains mêmes à l’instar du Maroc, on peut clairement lire sur les paquets de cigarettes la mention : « Fumer tue », un message écrit en gros caractères exprès pour tenter de dissuader les consommateurs. Mais, paradoxalement, un marocain sur 3 fume. Toujours au Maghreb, 10% des tunisiens âgés de 13 ans ont déjà goûté à la cigarette. En Afrique subsaharienne comme en Afrique du Nord, les lois antitabac telles que l’interdiction de fumer dans les lieux publics ou la prohibition de toute publicité relative au tabac, sont en vigueur. Mais, l’application ne suit que très peu.La principale raison réside sans doute dans la puissance économique que représente l’industrie du tabac pour les trésors publics. Celle-ci paye dans le monde 200 milliards de dollars américains d’impôts dont, à titre d’illustration, 7 milliards de FCFA au Mali. Gênés par l’évolution fulgurante de la lutte contre le tabac en Amérique du Nord et en Europe, les géants de du business de la nicotine ont tout naturellement tourné leurs regards entre vers le continent noir, un marché pouvant atteindre 700 millions de consommateurs. Les associations locales, faibles du fait de multiples difficultés (manque de ressources humaines, finances insuffisantes), s’avèrent malheureusement limitées dans leur cause. Ainsi, le tabac peut, tout en se commercialisant, financer certains secteurs comme le sport et la culture, séduisant du même coup les jeunes en plus grande proportion. La lutte contre le tabac en Afrique nécessite donc une réelle volonté politique. Sans cela, la guerre est déjà perdue d’avance.