Congo (RDC) : le gouvernement congolais veut renouer avec le FMI
La République Démocratique du Congo n’entend pas baisser les bras après la rupture du FMI. Les autorités du pays ont lancé une campagne d’information et de diplomatie pour pousser l’institution financière à revoir sa position. Après un discours mémorable au sénat, une tribune dans un quotidien français et une visite à Paris, le premier ministre s’est fixé comme objectif de démontrer la contre-productivité de la position du FMI. Aussi, les efforts du premier ministre congolais semblent avoir trouvé écho au sein des milieux politiques européens. Pour les partisans de la logique Matata, suspendre le programme d’aide du FMI signifie perdre le principal moyen de pression sur le gouvernement congolais. Si l’objectif de l’institution de Bretton woods est d’encourager la transparence des industries d’extraction minière, il serait judicieux de garder des leviers d’action, surtout que des efforts dans ce sens ont été observés dans le chef des dirigeants congolais. D’ailleurs, après une visite en RDC, la mission de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE) avait reconnu que le pays consentait à des efforts notables dans le secteur minier. Le chef du gouvernement reconnait que le pays a encore du chemin à faire et assure de l’engagement du Congo vers plus de transparence. Cependant, il considère la réaction du FMI disproportionnée. Une suspension définitive du partenariat avec le FMI risque de tuer dans l’œuf les efforts de l’actuel gouvernement et amputer le budget 2013 de 25% des ses ressources. Le budget voté pour l’année prochaine est d’environ 7,9 milliards de dollars dont 6 milliards seulement de ressources propres. Outre l’apport suspendu du FMI, le gouvernement congolais craint la contagion aux près d’autres partenaires économiques qui pourraient suivre le mouvement de l’institution internationale. Voila pourquoi Kinshasa a décidé d’user de tous les moyens pour ramener le FMI sur la table des négociations et relancer le programme d’aide.
Par ailleurs, le pays affiche cette année une inflation maitrisée à près de 2,9%, un excédant budgétaire de 74 millions de dollars et des réserves de change de plus d’un million de dollars. Cependant, entre corruption, détournement de fonds et clientélisme, le Congo traverse actuellement plusieurs difficultés en matière de gestion. Bien qu’ayant réalisé des performances macroéconomiques louables, la RDC est en prise à une rébellion qui le déstabilise.