La RD Congo suspendue de l’AGOA
A partir du 1er Janvier 2011, la République Démocratique du Congo ne jouira plus du statut privilégié que lui conférait l’ « African Growth and Opportunity Act » (AGOA), un programme d’appui aux économies des pays africains permettant à ceux-ci d’intégrer facilement les marchés américains.Cette décision a été prise ce mardi sous décret par le président américain Barack Obama, sanctionnant la passiveté de l’administration congolaise devant les multiples cas de violations de droits de l’Homme, notamment des viols commis par les forces de sécurité congolaises dans l’Est du pays, selon certaines indiscrétions. Sur ce coup, le prix Nobel de la Paix 2009 n’a pas fait mentir, une fois de plus, sa réputation, restant toujours fidèle à son mémorable discours lors de sa dernière visite en Afrique. La réaction de Kinshasa ne s’est pas faite attendre. Pour les autorités congolaises, ses allégations sont non seulement fausses mais aussi injustifiées. La responsabilité des exactions relevées reviendrait aux Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et à d’autres milices locales, lesquelles sont traquées par l’armée régulière depuis début 2009.La RDC n’est pas la première nation à être suspendue de ce programme. Il y a un an, la Guinée, l’île de Madagascar et le Niger, à cause de l’illégitimité de leurs présidents respectifs, subissaient les mêmes mesures disciplinaires. Par la même occasion, la Mauritanie, après avoir organisé un scrutin présidentiel démocratique, réintégrait le club des pays bénéficiaires de l’AGOA. La RDC devra donc s’atteler à régler la question des droits de l’Homme si elle désire profiter à nouveau des avantages commerciaux que lui offrent les marchés américains.