Nigéria : Amnesty International prévient Shell
L’ONG Amnesty International a affirmé dans un communiqué que Shell risque des poursuites en justice à cause de sa responsabilité dans les fuites de pétrole dans ses industries au Nigéria. La compagnie pétrolière s’est toujours défendue en affirmant que ce sont des actes de sabotage. L’ONG de défense des droits de l’Homme s’est basée sur la situation actuelle de la région du Delta du Niger. Depuis longtemps, cette partie du Nigéria où vit 30 millions de personnes est polluée par des fuites de pétrole à répétition. Mais, les auteurs de ces actes de vandalisme sont peu interpellés. Dans un récent communiqué d’Amnesty International, l’ONG confirme que les compagnies pétrolières sont responsables de la pollution. N’ayant pas d’autre choix, les habitants du Delta du Niger utilisent l’eau polluée, se nourrissent des captures contaminées par les produits pétroliers et travaillent dans un environnement très pollué. A cause de l’impact de cette pollution, Amnesty International a mis en garde Shell contre des poursuites judiciaires hors du Nigéria. La filiale de Shell sur place n’a pas répondu directement au communiqué de l’ONG. D’habitude, elle dit être victime d’actes de sabotage. Dans la région du Delta du Niger, un marché noir des produits pétroliers serait très actif : l’or noir est revendu dans ce cadre. D’après une récente étude, les revenus perdus à cause de ce phénomène sont estimés à 6 milliards de dollars. C’est une réalité mais les ONG continuent à penser que les compagnies pétrolières ne font pas assez d’efforts pour protéger l’environnement.
Cet avis a été confirmé en aout 2011 dans un rapport de l’agence environnementale des Nations Unies (PNUE). Il portait sur l’Ogoniland, une partie du Delta du Niger qui nécessite le plus grand nettoyage jamais réalisé sur la planète à cause de la pollution pétrolière. Pour effectuer cette opération, la PNUE avait sollicité 1 milliard de dollars. Cet argent devait former un fonds spécial alimenté par les compagnies pétrolières et l’Etat nigérian. Jusque-là, ce n’est pas fait.