Afrique : une autre forme de migration
En Afrique, on entend souvent parler d’immigration clandestine, un peu moins de fuite des cerveaux mais pas trop des migrations pour les raisons de scolarité. Actuellement, les étudiants africains sont les plus nombreux à partir poursuivre leur formation en dehors de leur pays d’origine, un sur seize selon l’UNESCO.Beaucoup de facteurs propres au continent les poussent à aller voir ailleurs. On peut commencer par évoquer le souci d’être mieux formé. En effet, à part quelques exceptions sud-africaines et maghrébines, les universités africaines, dont le personnel enseignant comme administratif ainsi que les équipements sont rarement mis à niveau, ne sont pas en très bonne posture dans les classements mondiaux. Par conséquent, les diplômes africains pas toujours reconnus à l’échelle intercontinentale peuvent dévaloriser le titre académique de leurs détenteurs. En outre, des fois, les établissements aux capacités d’accueil limitées ne proposent que très peu de choix de filières. Ce manque de place assorti d’un cursus ne répondant pas aux attentes contraint bien d’étudiants à la migration. En ce qui concerne les destinations, c’est carrément un clivage linguistique avec comme première direction l’Europe. Les étudiants francophones préfèrent la France qui en accueille 21% loin devant l’Angleterre avec 12% d’étudiants ordinairement anglophones. Par ailleurs, l’Allemagne (6%) et le Portugal (5%) constituent également d’autres alternatives assez prisées. A ces hôtes s’ajoutent les Etats-Unis et le Canada qui, eux aussi, ont la côte. Une chose est sûre : le continent africain gagnera beaucoup en mettant en place des mécanismes qui favoriseront un retour massif de ces compétences en devenir.