Burundi : Bujumbura demande d’adhérer au Commonwealth
Le Burundi vient d’introduire une demande pour adhérer au Commonwealth, communément considéré comme l’association de pays s’identifiant sous l’influence de la couronne britannique avec l’anglais en partage. Après les récentes déclarations des autorités gabonaises sur une démarche semblable, la demande de Bujumbura sonne comme un nouveau coup de glas pour la francophonie telle que nous l’avons toujours connue. A l’origine le Commonwealth regroupe principalement les pays anciennement colonie ou protectorat anglaise. Cependant le Burundi est une ancienne colonie allemande, puis sous tutelle de la Belgique après la deuxième guerre mondiale, et fait partie de l’organisation internationale de la francophonie. Son voisin le Rwanda a pour sa part réussi cette démarche et fait actuellement partie des 54 états constituant le Commonwealth. Kigali compte aujourd’hui l’anglais comme langue officielle au même titre que le français et développe, en occident, un partenariat plus ressenti avec le monde anglo-saxon plutôt que francophone. Les observateurs du continent africain y voient une diminution progressive de l’influence française dans la région. Selon les partisans du modèle rwandais, le bilinguisme permet de mieux profiter des deux tableaux. Pour ce qui est de l’image populaire, le partenariat anglophone est beaucoup plus pratique et technique alors que celui du monde francophone reste surtout idéologique. Cette vision date de l’époque coloniale avec des migrations anglaises à vocation d’établissement en opposition aux missions francophones à la recherche de ressources naturelles. Les experts craignent que d’autres annonces dans ce sens ne se multiplient. Avec sa nouvelle vision de la France-Afrique, l’aire Hollande semble perdre à petit feu l’héritage du General de Gaule.
Cette héritage a longtemps permis à Paris de compter sur les ressources et les voix des pays africains, confortant ainsi sa position de grande puissance au concert des nations. Si la crainte des experts s’avère fondé les dessous de table entre la diplomatie française et ses anciens amours d’outre-méditerrané déboucheront sur une Afrique un peu plus affranchie de la France.