Sénégal /Mali : l’opération sauvetage Transrail en péril
Le salut de Transrail, gestionnaire de la ligne ferroviaire Dakar – Bamako, est suspendu aux contributions du Sénégal et du Mali. Un paiement qui pourrait être ajourné. 8 millions de dollars américains. C’est le montant que Dakar et Bamako doivent verser pour sauver Transrail. En fait, cette somme servira à solder les comptes de l’entreprise, décidément au bord de la faillite. Actuellement, ces deux actionnaires ne disposent plus que d’un trimestre pour honorer cet engagement. Considérés comme responsables de la chute de Transrail pour cause d’engagements non respectés, le Sénégal et le Mali avaient décidé de créer une société de patrimoine adossée à un organe de régulation binational. C’était l’ultime tentative pour récupérer ce qui reste de Transrail. Ainsi, la date-butoir de création de cette nouvelle structure avait été fixée au 31 décembre prochain. Si Dakar a déjà commencé à effectuer quelques versements, ce n’est pas le cas de Bamako. Avec la crise politico-militaire que le Mali traverse, il est raisonnable de douter de sa solvabilité. Cette situation met donc Transrail dans une position des plus inconfortables. Et, avec l’entreprise, ses travailleurs qui se comptent en milliers. A vrai dire, Transrail a besoin de beaucoup plus pour redécoller : d’après la dernière rencontre des actionnaires et des bailleurs de fonds (Banque Mondiale, BOAD et BAD), l’entreprise ferroviaire doit être financée à hauteur de 396 millions de dollars américains. Une preuve des difficultés dans lesquelles se trouve Transrail.
Le temps finira par révéler l’issue de cette affaire. Pour rappel, Transrail a été mise sur pied en 2003 suite aux problèmes de gestion de l’axe ferroviaire Dakar – Bamako. En dehors du Sénégal et du Mali (10 % chacun), elle avait, comme actionnaires, Canac – Getma (51 %), ses employés (9 %) et des privés (20 %). Malheureusement, les deux pays n’ont pas satisfait à toutes les exigences contractuelles. Ce qui a fait sombrer l’entreprise.