Mali : Sotelma et le risque de la bourse
La Société des Télécommunications du Mali (SOTELMA) va être cotée à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) d’Abidjan à partir du prochain mois de juin. Cette option, a priori bénéfique, peut réserver quelques fois des surprises désagréables. Actuellement, la SOTELMA est détenue à 51 % par Maroc Télécom et 49 % par l’Etat malien. Les deux actionnaires voient en cette opération une occasion d’engranger d’importants profits. En effet, l’administration de la SOTELMA compte s’introduire en bourse à un cours de 35000 FCFA (70 dollars). Du côté de l’Etat, cette opération peut lui rapporter jusqu’à 200 millions de dollars. Dans ce cas de figure, il s’est engagé à céder 19 % du capital au public et 10 % aux salariés. Aussi, le Mali doit vraisemblablement être plus que motivé à continuer sur cette lancée. De l’autre côté, donc celui de Maroc Telecom, c’est une question de compatibilité entre la somme déboursée pour devenir majoritaire à la SOTELMA et le prix de l’action. En effet, Maroc Télécom a déboursé 180 milliards de FCFA (360 millions de dollars américains) en 2009 pour avoir la mainmise sur la SOTELMA. Et, selon ses conseillers, l’opérateur ne peut rentrer dans ses frais qu’en vendant l’action à 35000 FCFA.
Un avis non partagé par certains analystes financiers qui considèrent, plutôt, le passé financier de la SOTELMA. En tout cas, pour l’heure, les affaires vont bon train pour l’opérateur malien : son chiffre d’affaire a bondi de 33,7 % l’année dernière pour atteindre 260 millions de dollars, sa part de marché passant de 31 % à 40 % et un nombre d’abonnés de 4,4 millions, soit le double en l’espace d’un an. Néanmoins, tout cela n’ôte pas le risque que court toute société en s’introduisant en bourse avec un cours jugé élevé.