Nigéria : Une expérience de réassurance islamique
Peu à peu, le monde des affaires s’habitue à la finance islamique et l’assurance islamique, concepts innovants qui se sont montrés efficaces. Dans le même ordre d’idée, la réassurance islamique fait également son apparition. Sur le continent noir, African Takaful Reinsurance Company, communément désigné par le diminutif Africa Retakaful, veut en être l’un des chefs de fil. Cette compagnie est la filiale de la Société Africaine de Réassurance (Africa Re), un groupe vieux de plus de trois décennies. Au fil de ses années, Africa Re, qui est basée à Lagos mais présente à Abidjan, au Caire, à Casablanca, à Nairobi et à Port-Louis, a su attirer dans ses filets une centaine de sociétés d’assurance et de réassurance, une quarantaine de pays africains et 5 bailleurs de fonds de développement, dont, notamment, la Banque Africaine de Développement (BAD), déjà présente à sa création. Mais, sa ligne de conduite est restée inchangée et a été même inculquée à la descendance : les activités d’Africa Retakaful, par exemple, sont « en conformité avec les règles et les normes de la charia », a déclaré son Président, M. Bakary Kamara. Un mot d’ordre porteur de succès. Car, en l’espace d’une décennie, Africa Re, qui couvre 9 % de part de marché en Afrique, a multiplié son chiffre d’affaires par huit, atteignant 627,5 millions de dollars. C’était alors en 2010. Ayant récemment haussé son capital à 100 millions de dollars, la compagnie de réassurance veut très vite repousser ses limites : Africa Re vise à présent 300 millions de dollars de capital et, d’ici 2015, 500 millions de dollars. C’est ce qu’on appelle de l’ambition.