La modernisation des artères de Kinshasa
Lors de sa campagne électorale en 2006, Joseph Kabila, conscient de l’état de délabrement avancé des infrastructures de transport de la République Démocratique du Congo, avait promis de les réfectionner. Depuis, le président congolais a posé bon nombre d’actes encourageants dont les travaux de modernisation des routes de Kinshasa.Pour s’en rendre compte, il suffit de faire un tour sur le Boulevard du 30 Juin. Ce tronçon de 11 Km, le principal du centre-ville, est passé de 4 bandes au double avec toute la signalisation requise. Idem est le constat sur l’autre grande artère kinoise, le Boulevard Lumumba (15 Km), qui mène, tout en sillonnant bon nombre de quartiers, directement à l’aéroport international. Devant ses chefs-d’œuvre des chinois, collaborateurs du gouvernement dans ces projets et beaucoup d’autres encore, les yeux des kinois s’écarquillent d’admiration. D’aucuns n’hésitent pas affirmer, non sans passion, que « le chef de l’Etat a fait tomber l’Europe à Kinshasa ».Mais, tout ce spectacle féérique a un coût à ne pas négliger. L’agrandissement de ces routes nécessite, en toute logique, de l’espace. Aussi, rien que pour élargir les deux chaussées mentionnées ci-haut, pas moins de 600 arbres ont été abattus. Des conséquences environnementales incontestables. En outre, des fois, faute de financement, les travaux marquent une pause. Cela engendre de sérieux embouteillages vu que les usagers, n’ayant pas l’embarras du choix, continuent à passer par les mêmes chemins. Autre conséquence tragique, la signalisation étant inachevée sur certaines avenues, les piétons, ayant du mal à traverser, se font, de plus en plus, tamponnés par des fous du volant.La modernisation, certes acclamée par bien de kinois, a donc un revers de la médaille. Le gouvernement congolais devra forcément en tenir compte pour ne pas faire ombrage à la lumière apportée par ses récentes réalisations.