La fracture numérique en République Démocratique du Congo
Durant ces trois dernières décennies, les technologies de l’information et de la communication n’ont cessé de s’étendre en République Démocratique du Congo comme partout au monde.Dès 1986, la première firme de téléphonie cellulaire s’implantait. Dix ans plus tard, c’était au tour des premiers cybercafés d’ouvrir leurs portes, juste avant le boom du GSM qu’a connu ce pays en l’an 2000. Aujourd’hui, plus de deux millions de congolais possèdent un mobile, de plus en plus de ménages s’équipent en ordinateurs fixes comme portables et l’on peut se former en informatique de la maternelle à l’université. Une évolution indéniable. Néanmoins, la fracture numérique reste curieusement manifeste. Pour preuve, en 2007, dans une population estimée à 72 millions d’âmes, on ne dénombrait que 50000 internautes, tous fournis par des opérateurs privés. En outre, seuls trois établissements publics de l’enseignement supérieur dispensent l’informatique. D’où, nombreux recourent à nouveau aux offres dans le privé. Par ailleurs, le manque d’électricité, inexistante en milieu rural et non permanente dans les zones urbaines, perturbe non seulement l’utilisation du matériel mais crée également des disparités régionales en matière d’accès à ces nouvelles technologies. A tous ces facteurs se greffe la faiblesse du pouvoir d’achat, élément à considérer dans un domaine abandonné par l’Etat.Bien que sur la bonne voie, la République Démocratique du Congo a encore des grandes batailles à livrer sur le front de la réduction de la fracture numérique. Au regard de ce qui précède, la victoire finale passera certainement par une réelle volonté politique d’améliorer ce secteur.