Burundi : Privatisation de la filière du café.
La Confédération nationale des associations des caféiculteurs du Burundi (CNAC) qui regroupe plus de 12.000 caféiculteurs, vient de rejeter l’idée de la privatisation de la filière café qui ne tient pas compte de leurs intérêts et ce malgré plusieurs revendications, a annoncé Joseph Ntirabampa, président de la CNAC. La Confédération se désengage ainsi de cette stratégie qui non seulement opprime les producteurs burundais du café pour plusieurs raisons mais accorde aux multinationaux étrangers la propriété du café burundais. Pour le président de la CNAC, la vente des usines aux investisseurs étrangers a entrainé une chute considérable des prix payés aux producteurs et favorise par la même occasion le transfert d’argent vers les pays industrialisés. Alors que depuis 2007, le système mis en place permettait aux caféiculteurs de vendre leur café vert selon un quota qui leur garantissait 72% des recettes, aujourd’hui ils doivent se contenter de très peu. Outre cette nouvelle stratégie de privatisation, les producteurs de café se voient contraints d’accepter les vils prix que les investisseurs leur imposent même si celui-ci ne couvre même pas leurs coûts de production. Avec cet état des choses, si les autorités burundaises ne prennent pas rapidement des mesures adéquates, le risque encouru serait de voir les caféiculteurs burundais peu considérés, mal rémunérés et mal encadrés, abandonner la culture du café qui est la principale source des recettes en devises pour le pays.
L’Etat burundais serait contraint de vite réagir puisque le rejet définitif de la stratégie de la filière café intervient au moment de la vente des 104 dernières stations de lavage. Autre point à revoir aussi par les autorités, serait la mise en place d’une stratégie nationale garantissant la pérennité de la filière café.