Cote d’Ivoire : Des Pertes dans le Cacao ?
En Afrique, la délimitation des territoires, n’ayant pas tenu compte de l’étendue des royaumes ancestraux, continue à poser des problèmes, surtout en matière de trafic des matières premières. C’est aussi le cas pour la filière cacaoyère en Côte d’Ivoire, dont une partie de la production prendrait le chemin du Ghana à partir d’Abengourou (Est). Tout le monde le sait, depuis un certain temps, le Ghana menace sérieusement l’hégémonie cacaoyère de la Côte d’Ivoire. L’écart entre ces deux Etats s’est considérablement réduit, notamment, au cours du conflit post-électoral ivoirien. C’est pourquoi, bien de polémiques sur fonds de cette filière agricole, entachent les relations de ces pays ouest-africains. La toute dernière risque de naître des récentes accusations du préfet d’Abengourou. Selon M. Farid Ouattara, 50 000 tonnes de cacao produits dans son département prennent la direction du Ghana, privant la Côte d’Ivoire d’au moins 10 milliards de FCFA (22 millions de dollars) de bénéfice chaque année.
Cela serait le fait de certains producteurs individuels, de coopératives ou autres pisteurs. Et, apparemment, les itinéraires de ce trafic illicite sont bien connus. Aussi, M. Ouattara préconise le renforcement de barrages sur les axes Niablé-Diangobo, Niablé-Abronamoué et Toumtoum-Mamproussi ; ce, afin de mettre fin à toute sortie de matière première chocolatière de Côte d’Ivoire. Néanmoins, toutes ces allégations méritent plus amples investigations. Car, certaines sources avancent des chiffres très éloignés, bien que confirmant l’existence de ce trafic et sur la quantité de cacao détourné.