RD Congo : Arrêt des exportations d’électricité vers Brazzaville
La République démocratique du Congo (RDC) vit actuellement des heures troubles dues à l’annonce des résultats des élections présidentielles. Ces tensions électorales et la crainte d’une violence postélectorale entrainent peu à peu le pays vers la décadence. En effet le réseau électrique du pays semble déjà avoir quelques problèmes au point où le pays a dû arrêter ses exportations d’électricité vers le pays voisin, le Congo Brazzaville. « Nous traversons une situation difficile et nous avons été obligés d’interdire les exportations vers Brazzaville », a déclaré par ailleurs Eric Mbala, administrateur délégué de la SNEL, la compagnie d’électricité de RD Congo. En agissant ainsi la compagnie annonce qu’elle réalise une économie énergétique non négligeable de 50 MW. Malgré cette réforme, l’insuffisance d’infrastructures est si criarde que c’est même Brazzaville qui vient parfois dépanner Kinshasa en lui fournissant 20 à 30 MW. Pour Armel Poaty de la direction générale de la SNE au Courrier de Brazzaville, « Depuis un moment, nous ne faisons plus venir le courant de Kinshasa… Il y a des fois où nous envoyons même le courant vers Kinshasa ». Cet état des choses reflète la pleine mesure de la déliquescence du pouvoir public Congolais.
En effet c’est assez paradoxal qu’un pays comme la RDC qui dispose d’un potentiel hydroélectrique impressionnant qui n’a rien à envier aux grandes nations développées, n’arrive ne serait-ce pas à l’autosuffisance. Le pays possède le site d’Inga dont toutes les études estiment le potentiel de puissance à 40 000 MW, capable de faire de ce pays un exportateur d’énergie sur tout le continent africain. La RDC serait-il un pays « inutilement riche » ? La question mérite souvent d’être posée.