CEMAC : Les causes d’une économie atone.
Encore caractérisée par un faible niveau des échanges commerciaux entre Etats membres, La CEMAC souffre aujourd’hui plus que jamais de la présence de conflit de leadership entre les Etats membres. En effet les anciens leaders désignés de cette zone se voient désormais menacés par l’ascension et l’émergence des pays autrefois considérés comme le petit poucet. De cette rivalité de leadership sont nées des tensions qui entravent ce qui devrait constituer la force de la CEMAC : la circulation des flux de biens, services et de capitaux entre pays de la zone. Le constat est tout autre et les conséquences sont perceptibles. Ainsi les échanges intracommunautaires dans la zone CEMAC se situent entre 0,5% et 1% du commerce total des Etats membres alors que dans même temps les pays membres de la CEDEAO ou encore de la COMESA réalisaient des échanges intracommunautaires de près de 22%.
Prenons l’exemple du Gabon où jusqu’en 2011, il était interdit d’importer du sucre et des œufs; de telles mesures protectionnistes réduisent considérablement les potentiels et les possibilités de croissance de la zone. En outre l’émergence de la Guinée Equatoriale, qui autrefois considéré comme le petit poucet de la CEMAC mais dont les gisements pétroliers permettent aujourd’hui de revendiquer une nouvelle hiérarchisation des rapports entres les pays membres, ne fait que renforcer cette rivalité de leadership. Devenu le nouvel eldorado du pétrole, avec un PIB de 11033 dollars/Hbt en 2010 (BEAC-2011), la Guinée Equatoriale fait désormais office de leadership économique de la zone au détriment du Cameroun qui a toujours eu le monopole économique au sein de la région. Ajouté à ces problèmes de leadership le manque criard d’infrastructures, tel que l’absence notoire d’infrastructures de transport, interconnectant plusieurs Etats, vient aussi expliquer l’atonie de la croissance économique de la CEMAC.