R.D.Congo : Le trafic des minerais finira-t-il un jour ?
D’innombrables mesures ont été prises par le gouvernement pour lutter contre le trafic des minerais en République Démocratique du Congo (RDC). Pas plus tard que l’année dernière, le président Kabila suspendait carrément l’exploitation minière dans tout l’Est du pays, mais en vain. Dimanche dernier, un des maillons de cette chaîne a été encore arrêté. La police congolaise a découvert 1200 kilos de cassitérite, un minerai à base d’étain, dans un des véhicules de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO) au niveau d’une frontière entre la RDC et le Rwanda.
Le précieux lot était réparti dans 24 sacs portant la marque « Indian One». Avec ces quelques données, il a été difficile, comme d’habitude, de connaître les destinateurs et les destinataires de la cargaison.
En tout cas, c’est le conducteur qui en fait les frais, immédiatement incarcéré à Goma, un des chefs-lieux de l’Est congolais. Cette affaire constitue un exemple-type de la complexité du trafic des minerais en RDC, dont, selon certaines statistiques, 60 à 70 % passeraient les frontières de manière illégale. Même des agents de la MONUSCO, laquelle est mandatée pour accompagner le processus de paix, sont impliqués dans ce commerce facteur de guerre. De même, l’Inde, qui fait partie des principaux partenaires miniers de la RDC, retrouve son nom dans cette sombre affaire.
Et, ce, malgré tous les garde-fous législatifs. Pire, des méfaits de ce genre sont coutumes dans cette partie du pays. Ainsi, le 28 juillet dernier, la police saisissait 10 tonnes de cassitérites dans un camion convoyé par des éléments de l’armée congolaise. Avec tout cela, il y a de quoi se demander si le trafic des minerais connaîtra une fin en RDC.