Soudan – Soudan du Sud : La guerre des économies pétrolières
Le sujet s’annonçait houleux même avant l’indépendance effective du Soudan du Sud, lequel s’est séparé, depuis le 9 Juillet dernier, du Soudan.
En effet, les deux pays n’ont toujours pas trouvé un terrain d’entente concernant la coopération pétrolière, ce qui n’a pas tardé à occasionner des étincelles. Vendredi dernier, un navire contenant 600 000 barils de brut en provenance du Soudan du Sud a été retenu au niveau de Port Soudan, la seule sortie sur mer du pétrole de Karthoum et de Juba. Pour cause, le Soudan du Sud n’avait pas payé les taxes réclamées par le Soudan, qu’il jugeait exagérées (32 dollars par barils, soit près de 20 millions de dollars américains pour la totalité). Finalement, le bateau a pu quitter Port Soudan le lendemain, après multiples tractations. Il ne sera pas surprenant qu’un tel épisode se répète très bientôt, car le climat n’est pas du tout serein entre les deux nations, vraisemblablement devant une impasse : « actuellement, les négociations sur le pétrole sont au point mort … parce que le NCP (parti au pouvoir au Soudan) exige ce qu’ils appellent des arrangements financiers, ce qui revient à demander qu’on partage la richesse », déclarait le ministre sud-soudanais du pétrole, Garang Diing. Et, à l’allure où vont les choses, ce n’est pas de si tôt que les deux protagonistes aboutiront à un accord. Bien que précaire, la paix règne à nouveau entre le Soudan et le Soudan du Sud, chèrement acquise grâce à la partition. Mais, cette option a soulevé le problème de la répartition des richesses, surtout pétrolières, pour lesquelles le Soudan du Sud s’est taillé la part du lion, et des infrastructures, lesquelles sont majoritairement revenues aux nordistes. Un problème qui n’est pas près d’être résolu.