Congo-Brazzaville : Total envisage un investissement colossal
10 milliards de dollars américains (7 millions d’euros). C’est le montant que le groupe français Total compte engager dans l’exploitation du champ pétrolifère Moho Bilondo Nord au Congo-Brazzaville. Un investissement au cœur d’une récente discussion entre le président congolais Denis Sassou Nguesso et le directeur général de Total, Christophe de Margerie. Déjà, le Moho Bilondo Nord, premier champ offshore profond congolais, est habitué aux gros investissements. Ainsi, à cause de son emplacement (500 à 700 mètres sous l’eau), rien que sa mise en œuvre a coûté 1000 milliards de FCFA (plus de 2 milliards de dollars américains). Et voilà que Total est prêt à mettre 5 fois plus pour l’exploiter, ce qui n’est pas anodin puisqu’il recèle plus de 300 millions de barils. La production, entamée en avril 2008, atteint actuellement les 90.000 barils par jour. Et, pour M. De Margerie, il n’est pas question qu’elle régresse. « Nous avons fait le point sur le partenariat actuel en particulier dans le domaine du développement pétrolier. Nous nous sommes félicités des résultats qui sont le fruit de l’année des réformes. Il nous faut maintenant projeter le futur. Maintenant, le court et moyen terme, c’est de continuer à développer l’important champ Moho Bilondo et réfléchir à développer le projet Moho Bilondo Nord pour maintenir le plateau de production au Congo dans les années à venir », justifiait-il à la presse l’orientation de Total au sortir de son entretien avec le président. Avec ce nouveau projet, dont les bénéfices seront partagés par Total (53,5 %), l’américain Chevron (31,5 %) et l’Etat congolais (15 %), le groupe français va encore mieux assoir sa mainmise sur le brut congolais, qu’il produit à hauteur de 60 %. Autant dire qu’il va mieux dominer l’économie congolaise, car 70% des recettes publiques proviennent des hydrocarbures.