L’Afrique et les emballages biodégradables
Le caractère nocif des sacs en plastique pour l’environnement est prouvé. Pour rappel, ces emballages sont non biodégradables : ils causent la mort des milliers d’animaux et gênent les cultures. En plus, ils sont faits à base d’hydrocarbures, un gaspillage pour les écologistes. Aussi, bien qu’en retard par rapport au reste du monde, les gouvernements africains commencent à en interdire l’usage, asphyxiant, de ce fait, un marché estimé à 5,5 milliards de dollars américains. Mais, une telle réforme n’est pas facile à mener sur le continent noir, tant les sacs en plastiques font partie du quotidien, facilitant le transport de plusieurs choses, parmi lesquelles, les aliments occupent une part importante.
En outre, les alternatives proposées en lieu et place des sacs classiques ne sont pas exemptes de tout reproche environnemental. Il s’agit, premièrement, des bioplastiques, emballages issus de végétaux (maïs, huile de ricin, blé) : il en faut entre 250.000 et 300.000 tonnes pour produire 200.000 tonnes d’emballages de ce type, générant un surcoût d’environ 30 % par pièce en comparaison avec les sachets traditionnels et occupant des terres pouvant servir à des cultures alimentaires. De deux, il y a les matériaux oxo-biodégradables, des polymères fortifiés d’un produit chimique les décomposant à moyen terme : là encore, certains doutes sont émis quant à une dégradation totale dans ces délais vu que le matériel est entièrement chimique.
Malgré ces réserves, ces emballages biodégradables s’affirment peu à peu dans le continent. A titre d’illustration, Symphony Plastics, le géant britannique du secteur et, accessoirement, fabricant de sacs oxo-biodégradables, inclut des sociétés au Gabon, au Cameroun ou en Côte d’Ivoire dans sa clientèle, réalisant ainsi un chiffre d’affaire de près de 7 millions de dollars américains l’année en Afrique.