R.D.Congo : La victoire de la transparence
« Tout contrat conclu par l’Etat congolais ou une entreprise publique ou une société nationale ou étrangère pour l’exploration ou l’exploitation des ressources minières, pétrolières ou forestières sera publié dans les soixante jours suivant son entrée en vigueur ». Il s’agit là d’un extrait d’un décret signé, le vendredi dernier, par le Premier Ministre de la République Démocratique du Congo (RDC) et les ministres des Mines, de l’Energie et de l’Environnement.
L’adoption de ce texte constitue un grand pas vers plus de transparence en RDC. Pendant près de 4 ans, l’opposition congolaise et plusieurs ONG internationales dont la britannique Global Witness militaient pour cette cause. C’est donc une belle victoire pour leur activisme. Néanmoins, celle-ci est en demi-teinte car la genèse de ce combat, à savoir, les contrats entre le gouvernement congolais et la Chine paraphés en 2007, demeurera une éternelle inconnue. Car, rien dans la nouvelle législation n’oblige le gouvernement congolais à étaler au grand jour les termes des engagements passés. L’on en saura donc pas plus que ce pays avait échangé une part importante de son sous-sol (10 millions de tonnes de cuivre et des centaines de milliers de tonnes de cobalt selon certaines sources) contre la construction et la réfection de ses infrastructures (routes, voies ferrées, écoles, hôpitaux, etc), dont la facture, prise en charge par la Chine, serait de 9 milliards de dollars américains.
Par ailleurs, ce décret ne garantit pas sa stricte exécution. Avec la corruption, des accords secrets peuvent toujours se contracter en RDC. C’est cela le nouveau front qui s’ouvre devant ce pays : appliquer le texte à la lettre. Ce n’est donc pas du tout gagné.