La CAE et le Sud-Soudan
« Maintenant que le Sud-Soudan a accédé à l’Indépendance, nous, à la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), nous avons hâte de vous accueillir au sein de la Communauté » déclarait, Béatrice Kiraso, Secrétaire Générale Adjointe de la CAE en charge de la Fédération Politique. De par la situation géographique du Sud-Soudan, un haut dirigeant de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) pourrait aussi faire la même déclaration. Mais, les multiples liens économiques et culturels que le dernier Etat du continent a tissé, au fil des années, avec le bloc oriental le pousse, en toute logique, à s’y intégrer. Ce que l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie et le Kenya, membres de la CAE, ne verraient sûrement pas d’un mauvais œil car le Sud-Soudan a des atouts indéniables. L’un des principaux d’entre eux est certainement son pétrole dont les réserves s’estiment à plus de six milliards de barils. Etant en froid avec Karthoum, par lequel passent les oléoducs, Juba pourrait étudier des alternatives est-africaines afin d’octroyer à son or noir une nouvelle sortie sur la mer, notamment, via le Kenya par exemple. D’ailleurs, ce dernier pays pourrait en profiter pour développer ses relations avec le Sud-Soudan dont il constitue le deuxième partenaire économique dans la sous-région avec des exportations de 184 millions de dollars américains, un peu moins que le total ougandais (187 millions de dollars américains). De ce qui précède, ni le Kenya, ni l’Ouganda ne devraient s’opposer à un accroissement de la zone de libre échange de la CAE au territoire sud-soudanais, lequel va améliorer, à coup sûr, leur business sous-régional. On assiste donc, sans doute, à la genèse d’un bloc africain plus large.