Sécurité : La société russe Wagner au centre d’une discorde entre Paris et Bamako
Une coopération entre la junte militaire au pouvoir au Mali et la société paramilitaire privée russe Wagner serait «incompatible» avec le maintien d’une force française dans ce pays, a averti mardi le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves le Drian.
«C’est absolument inconciliable avec notre présence», a lancé le chef de la diplomatie française devant la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, prévenant qu’«une intervention d’un groupe de ce type au Mali serait incompatible avec l’action des partenaires sahéliens et internationaux du Mali».
Des négociations entre les autorités de transition et le groupe Wagner sont en cours et même «proches de conclure», révèle l’agence de presse britannique Reuters, précisant que la junte au pouvoir à Bamako étudie la possibilité de conclure avec Wagner un contrat sur le déploiement d’un millier de paramilitaires russes au Mali pour former ses forces armées (FAMa) et assurer la protection des dirigeants maliens.
Ces paramilitaires (mercenaires) russes «se sont illustrés dans le passé singulièrement en Syrie, en Centrafrique beaucoup avec des exactions, des prédations, des violations en tous genres (et) ne peuvent pas correspondre à une solution quelconque», a affirmé Jean-Yves le Drian, rappelant qu’«en Centrafrique, cela a provoqué une détérioration de la situation sécuritaire».
La ministre des Armées, Florence Parly a affirmé qu’un tel accord «serait extrêmement préoccupant (e) et contradictoire» avec l’engagement militaire de la France au Sahel depuis huit ans.
Depuis le déclenchement de rébellions indépendantiste et jihadiste dans le Nord en 2012, le Mali est plongé dans une tourmente multiforme qui a fait des milliers de morts, dont de très nombreux civils, malgré le soutien de la communauté internationale et l’intervention de forces de l’ONU, françaises et africaines.