Nigeria : Le procès du dirigeant pro-Biafra Nnamdi Kanu ajourné
Le procès du leader indépendantiste pro-Biafra, Nnamdi Kanu qui devait reprendre lundi, devant la Haute Cour fédérale du Nigeria à Abuja, a été ajourné au 21 octobre, a déclaré son avocat.
Le chef du Mouvement indépendantiste pour les peuples indigènes du Biafra (Ipob), qui prône la sécession du sud-est du Nigeria, a été arrêté à l’étranger après quatre années de cavale et ramené fin juin au Nigeria, pour être jugé. Il est accusé notamment de «terrorisme» et de «crime de trahison».
«Le procès a été ajourné au 21 octobre », car les autorités n’ont pas présenté Nnamdi Kanu devant la Cour, a affirmé son avocat Aloy Ejimkaor, précisant que «le juge a déclaré que le procès ne pouvait pas commencer sans que l’accusé ne soit présenté».
L’ex-Biafra, région déshéritée du sud-est du Nigeria peuplée essentiellement par la communauté Igbo, fut le théâtre d’une sanglante guerre civile entre 1967 et 1970. Après la mort de plus d’un million de personnes, notamment de famine, et l’échec de la rébellion, la « République du Biafra » avait fini par réintégrer le Nigeria.
L’arrestation de Nnamdi Kanu survient après des mois de troubles dans la région et la création d’un mouvement paramilitaire régional. Au moins 127 policiers ou membres des forces de sécurité ont été tués et une vingtaine de postes de police et des bureaux de la commission électorale ont été pris d’assaut depuis le début de l’année, selon des médias locaux.
Nnamdi Kanu avait été arrêté une première fois en octobre 2015, mais il avait profité de sa liberté sous caution pour quitter le Nigeria en 2017.
Un autre activiste, Sunday Igboho, qui milite pour la création d’une nation « Yoruba » dans le sud-ouest du Nigeria, a été arrêté la semaine dernière à l’aéroport de Cotonou, au Bénin voisin et ramené dans son pays d’origine.