Guinée : Réquisition d’un opérateur téléphonique
Mardi dernier, le président de la République de Guinée, Alpha Condé, a décrété la réquisition de « Areeba », une des entreprises de téléphonie mobile du pays. Cette décision est due à une affaire qui remonte en 2005 lors de l’installation de cette entreprise en Guinée. Areeba avait alors bénéficié d’une faveur du gouvernement d’antan en décrochant sa licence d’exploitation contre la somme de 30 millions d’euros (40 millions de dollars américains) à la place de 80 millions d’euros (environs 110 millions de dollars américains) normalement. Mais, seulement, selon l’actuelle administration guinéenne, la convention stipulait explicitement dans son article 7 que l’entreprise n’avait pas le droit de céder sa licence ou de s’associer avec quelconque opérateur sans l’autorisation préalable de l’Etat guinéen. Or, entre temps, Areeba a fini par vendre une partie de sa licence à MTN, une entreprise sud-africaine, et ce, après avoir réalisé une plus-value sur son investissement.
C’est ce qui a poussé l’Etat guinéen, après des échecs successifs dans ces discussions avec l’opérateur téléphonique, d’en arriver à cette décision : le personnel, les installations, les immeubles et actifs de l’entreprise Areeba sont réquisitionnés et la gestion de cette dernière a automatiquement été confiée à l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications (ARPT). Afin de lever ces mesures, Areeba devra verser 45 millions d’euros (60 millions de dollars américains) à l’Etat guinéen afin de le remettre dans ses droits avant de pouvoir poursuivre ses activités. Selon certaines indiscrétions, l’opérateur téléphonique aurait déjà payé 2 millions d’euros (2,6 millions de dollars américains) au gouvernement guinéen et s’apprête à faire un versement supplémentaire.