Centrafrique-Présidentielle 2020: La candidature de Bozizé invalidée
La candidature de l’ex-président François Bozizé à la présidentielle de fin décembre 2020 en Centrafrique a été invalidée jeudi par la Cour constitutionnelle, au motif qu’il est poursuivi pour des crimes présumés.
«Considérant que le candidat fait l’objet d’un mandat d’arrêt international» de la justice centrafricaine depuis mars 2013, après sa fuite du pays, «pour assassinats, arrestations, séquestrations, détentions arbitraires et tortures», la Cour constitutionnelle a donc invalidé la candidature de Bozizé à la présidentielle dont le premier tour est prévu, en même temps que les législatives, le 27 décembre.
«Le candidat fait l’objet de sanctions» de l’ONU datant de 2014 et renouvelées en 2020, et «il déroge au critère de bonne moralité inscrit dans le Code électoral», poursuit la juridiction suprême.
En 2014, les Nations unies avaient fait geler ses avoirs à l’étranger et lui avaient interdit de voyager, au motif qu’il avait «soutenu» depuis son exil des milices coupables, selon l’ONU, de «crimes de guerre et crimes contre l’Humanité».
Mais, dans un pays ravagé par sept années de guerre civile et aux deux tiers sous la coupe de groupes armés, l’éviction de Bozize toujours populaire dans une frange importante de la population, fait craindre un regain des violences.
«Ni le mandat d’arrêt ni les sanctions ne constituent des condamnations et il continue de bénéficier de la présomption d’innocence», a réagi Christian Guenebem, directeur de campagne de Bozizé, ajoutant que «viendra le temps de la réaction».
La Cour a également invalidé quatre autres candidatures. Il en reste 17, dont celle de l’actuel président, Faustin archange Touadéra, pour un scrutin qui s’annonce sous haute tension.