Algérie-Hirak : L’opposant Karim Tabbou interpelle le président Macron
L’opposant algérien, Karim Tabbou, figure emblématique de la contestation populaire anti-régime (Hirak) en Algérie, a interpellé lundi le président français, Emmanuel Macron, après le soutien de ce dernier à son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, l’accusant d’«hypocrisie politique».
Dans un entretien publié vendredi dernier par l’hebdomadaire Jeune Afrique, Macron a salué le «courage» de Tebboune -hospitalisé en Allemagne après avoir contracté le nouveau coronavirus- et promis de «faire tout (son) possible pour l’aider» dans la «période de transition» que vit l’Algérie.
Dans une lettre publiée sur son compte Facebook, l’opposant algérien Tabbou juge que «derrière cette position, se cache de façon pernicieuse l’idée que les pays du Sud en général et l’Algérie en particulier sont (…) politiquement vulnérables et inaptes à la démocratie».
Pour ce chef d’un petit parti d’opposition non agréé, l’Union démocratique et sociale (UDS), détenu neuf mois avant une libération conditionnelle le 2 juillet dernier et qui doit être jugé fin novembre pour «atteinte au moral de l’armée», à la suite de ses déclarations critiquant le régime et l’armée en mai 2019, le soutien du président français à Tebboune réaffirme «l’attachement viscéral des autorités françaises à l’idée que le pouvoir algérien reste et demeure un allié incontournable et prétendument seul garant de la stabilité de l’Algérie».
Les propos de M. Macron à “Jeune Afrique” ont été très mal perçus dans les rangs de l’opposition et par de nombreux médias algériens, qui ont dénoncé une «ingérence».
Après avoir obtenu la démission de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika en avril 2019, le «Hirak» exige le changement du «système» en place depuis l’indépendance en 1962.