Présidentielle en Côte d’ivoire: nouvelle mission de la CEDEAO à Abidjan
Une mission de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) est arrivée dimanche à Abidjan, la deuxième en une semaine en Côte d’Ivoire où la campagne électorale pour la présidentielle du 31 octobre se déroule dans un climat tendu.
A l’issue d’une rencontre avec deux des candidats de l’opposition, l’ancien président Henri Konan Bédié et l’ex-Premier ministre Pascal Affi N’Guessan, Shirley Botchway, ministre ghanéenne des affaires étrangères qui conduit la délégation ouest-africaine, a déclaré qu’« aucune crise ne peut être résolue sans le dialogue ».
«Nos revendications sont connues, elles vont de la Commission électorale à la participation des candidats recalés, en passant par le retrait de la candidature de M. Ouattara, la réforme du Conseil Constitutionnel, l’audit de la liste électorale. Tout ça estconnu», a déclaré de son côté Pascal Affi N’Guessan, promettant «de se battre jusqu’à ce que (ses) revendications soient satisfaites».
Des violences intercommunautaires opposant partisans et adversaires de M. Ouattara ont fait au moins deux morts depuis vendredi à Bongouanou (200 km au nord d’Abidjan), fief de Pascal Affi N’Guessan.
Elu en 2010, réélu en 2015, M. Ouattara brigue un troisième mandat. La loi ivoirienne prévoit un maximum de deux mandats mais le Conseil constitutionnel a estimé qu’avec la nouvelle Constitution de 2016, le compteur des mandats de M. Ouattara a été remis à zéro, ce que conteste farouchement l’opposition.
En août et septembre, des violences interethniques avaient déjà fait une quinzaine de morts dans plusieurs villes du pays dans le sillage de l’annonce de la candidature du président Alassane Ouattara et après le rejet par le Conseil constitutionnel de 40 candidatures, dont celles de l’ex-chef rebelle et ancien Premier ministre Guillaume Soro et de l’ancien président Laurent Gbagbo.
La délégation de la Cédéao doit également rencontrer le chef de l’Etat et candidat à un troisième mandat controversé Alassane Ouattara, ainsi que le Premier Ministre Ahmed Bakayoko.