Côte d’Ivoire: un grand syndicat demande le report de la présidentielle
La Plateforme nationale, un grand syndicat ivoirien, a demandé lundi le report de la présidentielle du 31 octobre en Côte d’Ivoire, affirmant avoir «les moyens syndicaux pour faire bouger les choses».
«La Plateforme nationale exige de la classe politique ivoirienne et particulièrement du pouvoir en place, l’organisation d’assises nationales pour déterminer de façon consensuelle les conditions d’une élection démocratique et apaisée», a déclaré son président, Théodore Gnagna Zadi, lors d’une conférence de presse.
«Si l’organisation d’une telle rencontre, dont l’objectif est de sauver des vies, commande un report des élections, alors il ne faut guère s’attacher au fétichisme des dates», a poursuivi Zadi, dont la plateforme, qui regroupe une cinquantaine de syndicats des secteurs publics et privés, fut à l’origine d’une longue grève des fonctionnaires qui avait paralysé pendant de longues semaines, l’administration publique du pays en 2017.
La crainte de violences électorales meurtrières est forte en Côte d’Ivoire, dix ans après la crise postélectorale de 2010-2011, qui avait fait 3.000 morts. Une quinzaine de personnes sont mortes en août dans des violences survenues dans le sillage de l’annonce de la candidature controversée du président sortant Alassane Ouattara à un troisième mandat.
Le président ivoirien s’est engagé lundi à Abidjan pour une élection présidentielle «apaisée, inclusive et crédible», précise par ailleurs, dans une déclaration la mission conjointe de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), de l’Union africaine (UA) et des Nations-Unies à l’issue d’une audience avec lui au palais présidentiel d’Abidjan.
Suite à sa rencontre avec la mission CEDEAO-UA-ONU, l’opposition a formulé plusieurs sa participation à l’élection présidentielle dont notamment le retrait de la candidature du président Ouattara à la présidentielle du 31 octobre 2020.