Nigeria: Les forces spéciales de la police interdites d’opérations de routine
Les forces spéciales de la police du Nigeria, souvent accusées de brutalités, ont été interdites de mener des opérations de routine, et de se limiter à leurs fonctions de lutte contre la grande criminalité, a annoncé dimanche le chef de la police nigériane, l’inspecteur général Muhammed Adamu.
Dans un communiqué, le chef de la police a indiqué que ces forces fédérales, en particulier la «FSARS» chargée de la lutte contre les braquages, n’ont pas à «mener des contrôles de routine, ni d’autres missions conventionnelles à bas risques», telles que les barrages routiers et les fouilles de véhicules.
Asamu a également mis en garde les unités spéciales « contre les atteintes à la vie privée, en particulier par l’intrusion non autorisée dans les données des téléphones mobiles, ordinateurs portables et autres appareils» informatiques.
Le chef de la police a estimé que les unités spéciales devaient se concentrer sur les attaques à main armée, les enlèvements et tous les autres nombreux crimes violents commis au Nigeria. Il a annoncé l’arrestation de deux policiers de la FSARS et leurs complices civils, accusés d’extorsion.
Les unités spéciales, en particulier la FSARS pourtant réorganisée en 2017, sont régulièrement accusées d’arrestations illégales, de torture et même de meurtre.
Amnesty International a fait état d’au moins 82 cas de torture, de mauvais traitements et d’exécutions extrajudiciaires par la brigade de la répression criminelle SARS entre janvier 2017 et mai 2020.
Les victimes sont majoritairement des jeunes âgés de 18 à 35 ans, précise Amnesty International dans son nouveau rapport baptisé «Time to End Impunity» (C’est le moment de mettre fin à l’impunité).