Guinée: heurts à Conakry lors d’une manifestation anti-Condé
Des heurts sporadiques ont mis aux prises manifestants et forces de l’ordre guinéennes dans plusieurs quartiers de Conakry mardi, lors d’une journée de mobilisation contre un troisième mandat du président Alpha Condé, interdite par les autorités.
Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), qui mène cette contestation, a annoncé que l’un de ses dirigeants, Oumar Sylla, avait été interpellé et conduit dans un commissariat, une arrestation confirmée par le gouvernement. Des dizaines de jeunes ont été également arrêtés.
A Bailobaya, en périphérie de la capitale, Conakry, des jeunes ont érigé des barricades, renversé des poubelles, brûlé des pneus et déversé de l’huile de moteur sur l’axe principal reliant la banlieue et le centre-ville.
Le FNDC a fait état d’autres rassemblements, notamment dans l’Ouest du pays. Des scènes similaires se sont produites dans les banlieues de Matoto et Hamdallaye, où les forces de l’ordre tentaient de lever les barricades et pourchassaient les jeunes manifestants dans les ruelles et faisaient usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui leur lançaient des pierres.
Ancien opposant historique, Alpha Condé, 82 ans, premier président démocratiquement élu en 2010 après des décennies de régimes autoritaires, a été réélu en 2015. Il a fait adopter, lors d’un référendum contesté en mars, une nouvelle Constitution qui maintient la limite de deux mandats présidentiels. Mais son camp argue que ce changement de loi fondamentale remet les compteurs à zéro.
Le FNDC a fait descendre des milliers de Guinéens dans la rue depuis octobre 2019 pour faire barrage à M. Condé. La contestation a donné lieu à des heurts et a été plusieurs fois sévèrement réprimée. Des dizaines de civils ont été tués.