Liberia: Le président appelle à durcir les lois face à la recrudescence des viols
Le président George Weah a appelé à durcir les lois du Liberia face à la recrudescence des viols, qu’il décrite comme une «épidémie» lors de la première conférence nationale sur la question.
«L’amélioration et le durcissement des lois en vigueur et des politiques de prévention et de lutte contre les violences sexuelles réduiront la fréquence des viols » et d’autres maux liés au genre, a dit M. Weah à l’ouverture de la conférence de deux jours, ouverte mardi par en présence de son prédécesseur, Mme Ellen Jonhson Sirleaf, de représentants d’organisations féminines, de l’ONU et de chefs traditionnels.
Il a appelé les participants à «chercher les meilleures pratiques» pour «mettre fin aux viols et autres formes de violences sexuelles et liées au genre», dans le pays qui fait face à «une alarmante recrudescence» des cas. Le Liberia subit «une épidémie de viols à côté de la pandémie de coronavirus», a-t-il dit.
Des milliers de Libériennes vêtues de noir ont protesté récemment à Monrovia contre l’inaction dont elles accusent le gouvernement du président George Weah face à la recrudescence des viols. «Nous avons enregistré plus de 600 cas de viol entre juin et août», a dit à Margaret Taylor, directrice de l’ONG Women Empowerment Network oeuvrant pour les droits et l’émancipation des femmes. En mai, c’était entre 80 et 100 cas, a-t-elle dit.
Les Nations unies attribuent la fréquence des viols en partie à «l’héritage d’impunité laissé par 14 années de guerre civile» de 1989 à 2003, qui ont fait 250.000 morts et au cours de laquelle le viol a servi d’arme de guerre.
Entre 61,4 et 77,4% des filles et des femmes libériennes ont été violées au cours de cette période sans que les violeurs soient inquiétés, d’après les Nations unies. L’impunité a persisté, seuls 2% des cas signalés de viols et de violences sexuelles ayant donné lieu à une condamnation en 2015 selon elles.
Le Liberia a adopté ces dernières années des lois pour protéger les femmes. «Mais la fréquence de ces agissements aujourd’hui encore montre bien que cela ne suffit pas», a souligné Margaret Taylor. «C’est pourquoi nous demandons au gouvernement de s’engager à fond et d’arrêter au plus vite quiconque est accusé de viol», a-t-elle récemment plaidé.