Guinée: l’opposition annonce une reprise prochaine de la mobilisation anti-Condé
L’opposition guinéenne a annoncé mardi la reprise prochaine des manifestations contre un troisième mandat du président Alpha Condé, après l’annonce par son parti de sa candidature à la présidentielle prévue dans moins de deux mois.
Le parti de M. Condé, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), a annoncé lundi dans un communiqué lu à la télévision nationale que le chef de l’Etat de 82 ans avait accepté d’être son candidat à la présidentielle programmée le 18 octobre.
Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), collectif de partis, de syndicats et de membres de la société civile, qui dénonce une candidature à un troisième mandat «illégitime» indique dans un communiqué que la contestation qu’il a menée pendant des mois entre dans une «phase décisive».
«Il est désormais évident pour les plus sceptiques que M. Alpha Condé qui revendique des décennies de lutte pour la démocratie en Guinée n’est autre que la plus grande désillusion de l’histoire politique de notre pays», dit le FDNC. Il appelle à «se préparer à la reprise des manifestations» à une date qui sera annoncée rapidement.
Alpha Condé, ancien opposant historique, est devenu en 2010 le premier président démocratiquement élu après des décennies de régimes autoritaires dans cette ancienne colonie française d’Afrique de l’Ouest. Il a été réélu en 2015. Mais il a poussé en faveur d’une réforme constitutionnelle qui a été approuvée en mars dernier lors d’un référendum boycotté par l’opposition.
Le chef de l’État guinéen, 82 ans, s’appuie sur une révision de la Constitution contestée par l’opposition pour briguer un troisième mandat. Les modifications limitent l’exercice de la présidence à deux mandats de six ans, au lieu de deux mandats de cinq ans, sans préciser si les mandats déjà effectués sont pris en compte. Le FNDC a fait descendre à plusieurs reprises les guinéens massivement dans les rues depuis octobre pour faire barrage à un troisième mandat de M. Condé. La contestation, plusieurs fois durement réprimée, a fait des dizaines de morts.