Mali : Levée du blocus de l’aéroport de Tombouctou
Le collectif citoyen qui bloquait depuis quatre jours l’accès à l’aéroport de Tombouctou, dans le nord du Mali, pour réclamer la construction d’une route, a décidé mercredi de lever le blocus après avoir reçu des garanties du gouvernement, mais à Gao des milliers de manifestants ont continué de réclamer des mesures similaires.
« Après la séance de travail, un protocole d’entente est signé entre le gouvernement et le collectif +Tombouctou réclame ses droits+. Levée du blocus », a annoncé sur Twitter le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Yaya Sangaré.
Le gouvernement s’est engagé à reprendre « au plus tard le 25 novembre » les travaux sur la route permettant de relier la région de Tombouctou au sud du pays en passant par Niafunké et Léré, selon ce texte signé en présence d’observateurs de la mission de l’ONU au Mali (Minusma) et de dignitaires religieux. Les travaux avaient été suspendus à cause de l’insécurité.
Le gouvernement s’est aussi engagé à inscrire dans la prochaine déclaration de politique générale du Premier ministre une « proposition de plan de sécurisation de la région de Tombouctou », confrontée à des violences quotidiennes.
En échange, le collectif a accepté de « lever immédiatement toutes les restrictions sur les routes et dans la ville de Tombouctou ».
Alors qu’un accord se dégageait à Tombouctou, des milliers de personnes ont manifesté à Gao, plus importante ville du nord du pays, contre « la situation fracassante et lamentable du niveau de dégradation de l’axe Gao-Sévaré (centre) », selon la « Plateforme ensemble pour Gao ».
Plusieurs manifestations ont eu lieu lundi contre l’insécurité et les assassinats, dans le centre du Mali, confronté aux violences intercommunautaires et aux attaques jihadistes.
Depuis l’apparition en 2015 dans le centre du Mali du groupe jihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l’agriculture, qui ont créé des « groupes d’autodéfense », dont Dan Nan Ambassagou est le plus organisé.