Nigeria : Au moins sept morts dans des affrontements entre manifestants et policiers
Au moins six manifestants chiites et un policier ont été tués dans des heurts à Abuja en début de semaine, les dernières violences meurtrières en date liées à l’emprisonnement d’un dignitaire religieux de leur communauté.
Quelques centaines de membres du Mouvement islamique du Nigeria (IMN), une organisation chiite radicale du nord du Nigeria majoritairement sunnite, ont défilé dans la capitale fédérale pour exiger la libération de leur chef Ibrahim Zakzaky, incarcéré depuis décembre 2015 avec son épouse pour « homicide et rassemblement illégal ».
La protestation de lundi est devenue violente quand les agents de police ont formé des barricades humaines et de véhicules pour empêcher les manifestants en colère de s’en prendre aux bâtiments publics voisins, selon des sources policières.
Six manifestants ont été tués par balle. Un porte-parole de la police a annoncé qu’un officier de haut rang des forces de l’ordre avait aussi perdu la vie dans les violences, tandis que deux autres policiers avaient été grièvement blessés. Deux véhicules de la NEMA, la principale agence de gestion des catastrophes du pays, ont également été brûlés au cours des manifestations.
La chaîne de télévision nigériane Channels a par ailleurs affirmé que l’un de ses reporters avait reçu une balle, sans autres détails.
Les partisans d’Ibrahim Zakzaky manifestent quasiment quotidiennement désormais dans les rues d’Abuja pour demander sa libération.
Le 11 juillet, au moins deux personnes ont été tuées, quelques jours après une sortie du fils du chef de l’IMN, accusant le gouvernement d’organiser « l’assassinat » d’Ibrahim Zakzaky, dont l’état de santé s’est fortement dégradé.
En janvier, un tribunal avait ordonné qu’il puisse rencontrer ses médecins personnels, en raison de la dégradation de son état de santé, mais ses proches ont récemment fait savoir qu’il souffrait d’un empoisonnement au plomb.
Le week-end dernier, la présidence nigériane a appelé les membres de l’IMN à attendre la prochaine comparution de leur chef devant la justice, le 29 juillet.
Fin 2016, un tribunal fédéral avait jugé sa détention illégale et ordonné sa libération. Mais cette décision n’a jamais été exécutée.