Burundi : Des loyers publics trop élevés
Selon une étude menée par l’Association Burundaise des Consommateurs (ABUCO), une organisation qui lutte contre la corruption et milite pour les droits de consommateurs, la caisse de l’Etat burundais investit plus de 11 milliards de Francs Burundais (environs 11 millions de dollars américains) chaque année rien que dans l’immobilier. Comme tous les services publics ne sont pas propriétaires des locaux qu’ils utilisent pour leurs prestations, l’Etat doit supporter les charges locatives. C’est ce qui donne ce total faramineux.
En tout cas, les réactions ne se sont pas faites attendre. Pour la majorité des observateurs, ces sommes sont beaucoup trop élevées pour les fins auxquelles elles sont destinées. En tête, on retrouve le Ministère des Relations Extérieures et de la Coopération Internationale dont les loyers annuels se sont élevés à 4,3 milliards de Francs Burundais (près de 4,3 millions de dollars américains), ce qui correspond à 38,6 % de l’allocation de l’Etat aux charges locatives. Au moins, ce ministère a une bonne explication : vu les nombreuses ambassades accréditées dans les autres pays, la responsabilité n’incombe pas qu’au Burundi. Par contre, avec une facture locative avoisinant le milliard de francs burundais (1 million de dollars américains), le ministère de la Santé Publique, lui, n’a pas d’excuses valables.
Le plus préoccupant, c’est que la liste n’est pas exhaustive. Des nombreuses institutions la complètent au détriment d’autres priorités qui auraient pu être réglées grâce à une meilleure gestion. Au regard des conclusions de cette investigation, le gouvernement burundais a intérêt à se doter de ses propres immeubles.